En avion de chasse

Parce qu’il m’aurait été bien utile, ce docteur, ce jour-là ! Quand j’ai projeté d’accomplir un vol en avion de chasse (en tant que passager, évidemment), je croyais savoir de quoi il retournait. Je croyais être formé puisque j’avais déjà fait un baptême dans un avion biplace l’année dernière. Sot que j’étais, ô grand naïf. Comme je l’ai observé une fois sur place, un vol à bord d’un avion de chasse est bien différent d’un vol à bord d’un avion ordinaire. En fait, on pourrait même dire que ça n’a rien à voir. Le raffut des moteurs, pour commencer : il est est assourdissant. L’odeur n’est pas non plus celle, aseptisée, qu’on trouve dans les avions de ligne : non, là, c’est l’odeur du kéro qui domine. Le vêtement n’est pas le costume-cravate de tous les jours, mais celui, plus exotique, de la combinaison de vol. Et la simple ceinture de vol est remplacée par un harnais à quatre points pour vous maintenir fermement arrimé à votre siège. La sensation qu’on éprouve une fois en vol est également très différente. Vous avez déjà vu un vol sur un avion de ligne où vous vous retrouvez la tête en bas, vous ? Et pourtant, c’est dans cette position que je me suis retrouvé à de nombreuses reprises lors de ce vol si particulier. Le pilote, Jean-Mich’, a en effet commencé par un vol plutôt tranquille, mais s’est ensuite lancé dans une session d’acrobaties aériennes où j’ai vu toute ma vie (et mon déjeuner) passer devant mes yeux ! Vol dos, virages, boucles… j’ai eu droit à la totale ! Difficile de décrire ce qu’on éprouve dans un tel moment, quand on passe de +5g à -1g en deux secondes. Je crois que l’organisme n’est pas fait pour supporter des traumatismes comme celui-là. Pour vous donner une idée de la violence de l’expérience : il me fallait contracter les muscles en permanence rien que pour éviter de m’évanouir ! La voltige était telle que je n’ai pas même eu le temps de saisir le sac à vomi accroché à mon harnais : j’ai littéralement refait la décoration intérieure du cockpit ! Et pourtant, si on me le proposait, je le referais sans l’ombre d’une hésitation (mais pas Jean-Mich’, j’en mettrais ma main à couper) ! Je vous laisse le lien vers le site spécialiste de cette activité de baptême de l’air en avion de chasse L39.